Ouestafnews – L’épidémie de Covid-19, crainte à ses débuts en Guinée, ne semble plus faire peur à tout le monde en dépit des risques de remontée du taux de mortalité. Mais dans l’ensemble les autorités se félicitent d’avoir fait éviter le pire au pays grâce à des stratégies soutenues par les partenaires techniques et financiers.
Les statistiques officielles le montrent : la Guinée a fait des avancées notables dans la lutte contre la pandémie à coronavirus. A la date du 5 février 2023, plus de 64 % des Guinéens concernés ont pris au moins une dose de vaccin anti Covid19 et 32,3 % ont été complètement vaccinés, selon le Pr Fodé Amara Traoré, directeur général de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS) depuis décembre 2021. « La vaccination reste la stratégie de riposte la plus évidente jusqu’à preuve du contraire », dit-il.
« Le total de doses administrées s’élève à 9 857 575 doses à la date du 5 février 2023. Il estréparti comme suit : 1ère dose : 5 277 164 ; 2ème dose : 2 530 030 ; 3ème dose : 277 841 ; dose unique : 1 772 540. »
Toutefois, le déni de réalité reste important dans de larges couches de la population, regrette l’expert en chef de la lutte contre la pandémie.
« En dépit de nos multiples stratégies d’information et de sensibilisation, plusieurs Guinéens hésitent encore à se faire vacciner car ils ne croient plus à l’existence du Covid-19 », regrette le directeur général de l’ANSS. Voilà pourquoi, il promet d’ »œuvrer pour lever toutes les formes de réticence par le biais du renforcement de la sensibilisation, notamment au niveau communautaire ».
D’autres facteurs ont également contribué à ralentir la lutte, souligne le Pr Traoré. Ce sont les ruptures de stocks de vaccins nécessaires pour des cibles fragiles dont les enfants de 12 à 17 ans, l’insuffisance des budgets alloués aux campagnes médias pour soutenir la communication contre la maladie, l’insuffisance des chaînes de froid dans certains centres de santé, etc.
Dès son arrivée à la tête de l’ANSS, Le Pr Fodé Amara Traoré souligne avoir dû faire face à beaucoup d’urgences de santé publique. C’est ainsi qu’il a mis en place, avec l’aide des partenaires techniques et financiers, des stratégies liées à la prévention contre la pandémie et à la promotion des mesures de barrières sanitaires. Il s’est également appesanti sur le dépistage précoce des malades, leur isolement et/ou leur prise en charge efficace. « Le succès a été au bout du volontarisme », dit-il.
« Nous sommes heureux de dire que la couverture vaccinale est passée de 09 % en 2021 à plus de 32,3 % en février 2023 ».
Ces résultats ont nécessité sept campagnes de sensibilisation/communication, conjointement organisées avec les partenaires techniques et financiers sur toute l’étendue du territoire national, se réjouit-il.
Cependant, tempère le Pr. Traoré, le travail de sensibilisation qui avait convaincu bien des populations de s’ouvrir à la vaccination a diminué. Une situation qu’il impute à la baisse du taux de contamination. Néanmoins, les risques peuvent être maîtrisés à condition que les citoyens respectent les mesures d’urgence sanitaire édictées par l’ANSS, comme le port du masque en situation de promiscuité ou en l’absence de vaccination.
« Le coronavirus circule toujours en Guinée. Par exemple, la dernière semaine du mois de janvier 2023, sur 1.037 tests réalisés, 12 cas confirmés ont été détectés soit 1% d’indice de positivité avec quatre guérisons la même semaine. »
Actuellement, 2 % des tests réalisés en Guinée sont positifs. Donc, le relâchement dans les gestes barrières constitue toujours une menace pour tous, y compris les personnes vaccinées.
En réaction, les autorités sanitaires et les partenaires ont révisé les mesures d’urgence sanitaire nationale pour exiger le port des masques aux points d’entrée (aéroport, port autonome de Conakry, ports miniers). Les mesures concernent aussi la poursuite de la vaccination, les tests négatif (RT-PCR ou antigénique) de moins de 72h pour les voyageurs en provenance de la Chine et des tests RT-PCR pour les voyageurs sortant dont les pays de destination l’exigent.
Les personnes vivant avec des maladies chroniques et celles âgées de 50 ans et plus restent les plus vulnérables face au Covid-19, rappelle le Pr Fodé Amara Traoré. D’où l’importance de la vaccination complète pour elles.
« Pour les vaccins à deux doses, prendre une première et ne pas prendre la seconde est un risque mais ne rien prendre expose plus l’individu au virus » alerte Pr Traoré.
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