La variole du singe, urgence de santé publique : l’UA décaisse 6 milliards FCFA

Le Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC Afrique) a décrété que l’épidémie du Mpox (variole du singe en français)  est une « urgence de santé publique » sur le continent. 

La décision a été annoncée le 13 août 2024 afin de  mobiliser des ressources financières permettant d’« agir rapidement et de manière décisive », selon Dr Jean Kaseya, directeur général de l’agence sanitaire africaine cité par un communiqué parvenu à Ouestaf News.

Le 2 août 2024 déjà, le Comité des représentants permanents (Corep) de l’Union Africaine (UA) avait annoncé le décaissement de 10,4 millions de dollars, soit 6 milliards de FCFA, en faveur du CDC Afrique. Ce financement avait pour but de soutenir les actions du bras technique de l’UA en matière de santé, lancé en 2017, dans la lutte contre la propagation de l’épidémie.

Le financement mis à la disposition du CDC Afrique provient du Fonds d’intervention contre le Covid-19, créé en 2020, au plus fort de cette pandémie qui n’avait pas épargné l’Afrique.

La variole du singe est une maladie infectieuse causée par un virus transmis par des animaux infectés, le plus souvent des rongeurs, indique le site web de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon la même source, le virus peut se propager entre les personnes et parfois par des objets et surfaces qui ont été touchés par une personne atteinte. Les symptômes courants du Mpox sont une éruption cutanée qui peut être précédée ou suivie de fièvre, de maux de tête, de douleurs musculaires, etc.

Selon l’agence sanitaire de l’UA, le continent a enregistré plus de 17.000 cas suspects de variole du singe entre janvier et mi-août 2024. Dans son communiqué du 13 août 2024, le CDC Afrique note qu’à ce jour, plus de 2.800 cas étaient enregistrés avec plus de 500 décédés. Le gros foyer reste la  République démocratique du Congo (RDC).

C’est dans ce vaste pays d’Afrique centrale que la variole du singe a été découverte pour la première fois chez des humains en 1970, selon le CDC. La RDC a enregistré près 14.500 cas confirmés et suspects ainsi que 455 morts à la date du 3 août 2024, selon toujours la même source.

Lors d’une précédente épidémie en 2022, la maladie s’était largement propagée en Europe et dans d’autres régions où elle n’est pas présente habituellement, selon une note de l’OMS publiée à l’époque. En Afrique de l’Ouest, le Nigeria avait enregistré  plus de 1.500 cas confirmés et plus de 600 cas suspects entre le 1er janvier et le 30 octobre 2022.

Le nouveau variant apparu en septembre 2023 en RDC touche désormais au moins 16 pays du continent, selon Jean Kaseya, cité par plusieurs médias. Dans ce lot, figurent des pays ouest-africains comme le Nigeria, le Liberia et la Côte d’Ivoire.

Estimant que l’Afrique n’a pas reçu l’aide dont elle avait urgemment besoin pendant la flambée de 2022, Dr Kaseya demande, dans le communiqué du 13 août 2024, du « soutien » et de la « solidarité » avec l’Afrique. Depuis longtemps, le continent se retrouve en première ligne dans la lutte contre les maladies infectieuses mais bien souvent avec « des ressources limitées », fait remarquer le chef de l’agence sanitaire de l’UA.

En décrétant « l’urgence de santé publique » le CDC espère mobiliser plus de ressources pour mener à bien ses actions : entre autres, améliorer la surveillance ; déployer les ressources humaines ; augmenter les capacités de recherche (séquençage du génome) ; renforcer la collecte et l’analyse des données.

Le dernier axe important de la riposte est la prise en charge des cas y compris la prévention et le contrôle des infections de même que la communication sur les risques et l’engagement communautaire.

Le dernier niveau d’intervention noté par l’organisme panafricain, est l’amélioration de l’accès et la distribution des vaccins, diagnostics et des équipements médicaux à travers le continent.

Depuis le Covid-19, l’Afrique s’est engagée à se doter d’unités de fabrique de vaccins et de médicaments à travers notamment le Partenariat pour la fabrication de vaccins en Afrique (PAVM) lancé en avril 2021 sous la supervision du CDC Afrique. L’objectif est de permettre au continent de produire jusqu’à 60 % des ses besoins en vaccins d’ici à l’horizon 2040. Pour y arriver, l’Union africaine a ciblé l’Afrique du Sud, le Rwanda, le Ghana et le Sénégal pour en faire des hubs régionaux afin de stimuler le développement et la production de vaccins sur le sol africain.

IB/fd/ts

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